samedi 15 décembre 2007

CABINES-SUR-LE-SABLE


Lever du corps: 08:39
Première musique écoutée: 'L'éclaircie' [Marc-Seberg]
Photo prise à : 09:40

Bilan day-05:
Rencontre entre Qaa et Aena (suite et fin): 180 lignes

6 commentaires:

D'Arcy a dit…

GMC> Ecrire à l'abandon; c'est ma fois une bonne formulation, faudrait-il s'attarder à n'en cibler qu'une seule. Qui définit ce que je croyais comprendre de votre Ecriture. Laisser les choses s'exprimer au travers de ses propres impressions, en tentant de ne pas influencer justement leur expression par un configuration propre de ses impressions lors du ressenti ou lors de l'écriture de ce ressenti (ou les deux simlutanément).
Laisser les mots s'exprimer libres de tout sens réfléchi, croire en l'existence d'un sens inné des mots (qui ouvrirait, grandiose, dans l'absence de sens justement de chaque mot) et transcrire ce qui est sans emmener le lecteur et ses réflexions propres sur un chemin où les mots dépeignent, circonscrits, ce qui est au lieu du contraire [ce qui est se dépeint seul avec les mots, au lieu de considérer que quelqu'un dépeint ce qui est avec les mots]. Ecriture difficile, que je trouve sincère et réussie chez vous.

J'ai toujours l'impression que peu sont ceux qui comprennent votre écriture, et qui vous prêtent un double-jeu intellectuel dès lors qu'ils semblent avoir compris.

Je ne sais si je suis sur la voie de votre compréhension; quoi qu'il en soit, très égoïstement, ce petit (travail) de réflexion sur vous m'a fortement plu et j'entraperçois une lumière correctement formulée à mon goût.

Anonyme a dit…

le problème, voiker - ou la magie, comme on veux - c'est la polysémie: chaque mot a plusieurs sens ou plusieurs signifiants, et en même temps, un mot ne veut rien dire et,encore en même temps, il porte des arômes différents suivant les regards qui se projettent sur lui; ce qui fait que chacun lit ce qu'il veut bien lire; chacun en fait recrée le texte qui lui convient, pour telle ou telle raison, ça n'a pas grande importance.
il faut sortir du contexte "j'écris pour être lu", l'écriture est une activité solitaire, la lecture en est une autre; le lien qui relie les deux est spécieux et spéculatif, il n'existe que très faiblement et de manière intellectuelle seulement (et médiatique aussi, ça fait vendre du papier et des programmes télés).
celui qui écrit n'écrit pas pour un public, il écrit pour lui avant tout, et l'écriture lui dévoile - ou pas - un certain "voyage" (terme impropre, mais à défaut de mieux...)ou une certaine "extension" (terme impropre aussi) du monde.
"compréhension" est un terme délicat à l'emploi, il porte en lui cette idée de "prendre" donc d'avoir qui caractérise l'avidité de la pensée conditionnée; le terme "vision" est plus adéquat, la vision seule et épurée transcende l'activité du phénomène mental et le calme en grande partie.

Anonyme a dit…

nuancier de couleurs vives entre le ciel et le sable . jolie vision matinale

Anonyme a dit…

ecrire , afin de se relire plus tard,et livrer son texte à l'autre : confier à l'interprétation.
se relire des moi(s) plus tard , se souvenir de la puissance de l'émotion qui nous a traversée, pourquoi ? Parce que le temps dilue presque tout, s'en souvenir aide à remettre en cause, parfois, l'importance des " choses". Puis soumettre son écrit , apprécier l'interprétation, car au travers d'1 récit , de temps en temps il arrive qu'1 lecteur relève 1 ressenti dont l'écrivain a fait part , de façon inconsciente peut-être.
Puis écrire et lire, geste de réciprocité ,traduire pour ceux qui ne savent plus dire, ou oublient de penser à l'essentiel. Faire partager sa pensée,sa part de rêves aussi , je trouve tout cela , ma foie , généreux , non ? si ?
peu importe la façon dont on s'y prend pour écrire. Il suffit d'être à l'aise avec sa démarche, non ? si ?"
ellesurlalune

D'Arcy a dit…

GMC> La polysémie, un compagnon de l’expression, un handicap inconnu en ceux qui n’en ont pas conscience. Un plaisir linguistique, un basique de la poésie. Je l’utilise beaucoup dans mon quotidien, ressentir un mot différemment, chercher des images en moi différentes quand quelqu’un me parle ; je m’amuse même à traduire dans des langues étrangères certaines de mes phrases ou les sujets d’une discussion, en direct en moi pendant une conversation, pour élargir le champ que mon vécu des mots peut élargir en moi…

Ma prof de français du bahut me conseille (encore aujourd’hui) de toujours écrire pour quelqu’un. Je l’interprète en tant qu’écrire ‘vers quelqu’un’ : la stabilité d’un phrasé orienté vers une personne que l’on apprécie (à priori) et à qui l’on souhait expliquer le mieux du monde quelque chose suivant un éclairage de soi que l’on veut qu’elle apprécie, permet de garantir une stabilité du style, un respect de la diction, que l’on peut perdre si l’on s’adresse à soi-même dans sa propre solitude. On peut très vite se « dérespecter » je crois si l’on n’écrit par vers quelqu’un.

Mais il ne vaut pas leurrer, et je vous suis d’ailleurs : on écrit ‘pour soi’ vers quelqu’un ; on se fait d’abord plaisir en se laissant se découvrir soi-même. ‘voyage’ et ‘extension’ sont impropres mais mettent sur la voie.

« Compréhension » et « comprendre » sont deux termes que j’emploi dans un seul et unique sens, que je tire de ma connaissance du japonais. Le verbe ‘wakaru’ signifie à la lecture de ses idéogrammes le sens de ‘rassembler le riz’. Pour moi comme pour tout japonais, ‘comprendre’ signifie donc exclusivement que l’on a rassemblé la pensée de l’autre. Et rien d’autre. On lui confirme sa propre écoute, l’identification dans son discours de messages clairs. Il n’y a aucune notion d’acceptation, de partage, d’empathie dans le sens que je vis de ce mot. Pas de notion de ‘prendre pour moi’, celle plutôt de confirmer avoir le sentiment d’avoir reçu correctement quelque chose.

Au plaisir.

D'Arcy a dit…

Moon> Faire partager. Accepter le rendu d'un univers, le sien, à l'intérieur d'un autre, et que l'image qui s'y créera soit différente de celle que l'on pensait avoir fait émerger. GMC dirait peut-être laisser chez l'autre se créer l'image d'un univers que l'on a pas cherché à décrire comme tel.